Schools are closed, l'école est fermée. Pictures from the backyard including fire escape, photos du jardin avec escalier de secours. Plus slush on the street. La splotsch dans la rue.
Curiosity is not going to kill this cat/La curiosité n'a jamais été un vilain défaut.
Friday, February 26, 2010
Thursday, February 25, 2010
La filiation par l'oralité - Poétique de la Relation d'Edouard Glissant
J'ai beaucoup apprécié la lecture qu'Edouard Glissant a fait de son texte et dont j'ai publié le lien dans ce blog récemment. Comme je regrette qu'il n'ait enregistré "la Poétique de la Relation" dans son intégrité, j'ai voulu apporter ma contribution orale en enregistrant un passage de cet ouvrage. Je ne me targue pas de lire aussi bien que lui. Le passage que j'ai choisi parle du concept de filiation. Certains concepts que développe Glissant me concernent immédiatement, parce que j'y ai déjà pensé auparavant, souvent de manière plutôt intuitive: la créolisation, l'influence du paysage extérieur sur l'intérieur, le baroque. Je n'ai jamais pensé le sujet de la filiation dans les termes de Glissant, même si l'individuation a toujours attiré mon intérêt, et pourtant le présentation qu'en fait Glissant me fascine. Ecoutez!
Contribué, en espérant que les images abstraites ne vous distraient pas, ou du moins pas désagréablement, par - - Arabella Hutter
Contribué, en espérant que les images abstraites ne vous distraient pas, ou du moins pas désagréablement, par - - Arabella Hutter
Tuesday, February 23, 2010
A bas la démocratie?
J'espère que ce texte ne va pas me perdre des amitiés. J'ouvre la discussion, c'est tout. Si l'on définit la moitié de la population comme étant moins éduquée que la moyenne et l'autre moitié comme étant plus éduquée, les deux moitiés ont le même poids électoralement. C'est une évidence mathématique. Les candidats aux élections s'adressent aux deux moitiés. On peut affirmer qu'un candidat pourrait élu en s'adressant préférentiellement à la part moins éduquée, même si ce n'était pas à leur avantage. C'est ce qui s'est passé quand George Bush a été élu. Les habitants des états "rouges" ont voté pour lui en masse alors que ce n'était pas dans leur intérêt, du moins économiquement. Ces gens par la suite ne pouvaient pas s'offrir des médicaments qui n'étaient plus remboursés. Ou une paire de lunettes. Lorsque l'électorat vote contre son propre intérêt, peut-on vraiment parler de démocratie?
Les politiciens sont surtout motivés par la soif de pouvoir. Est-ce la meilleure qualification pour remplir un rôle gouvernemental? Une personalité égocentrique, agressive, manipulatrice?
Le talent le plus nécessaire pour être élu est de savoir se faire élire: manipulation des sentiments et opinions de l'électorat, talents d'orateur, flexibilité éthique. Bien que ces atouts soient sans doute plus utiles, d'autres talents tels que la compréhension de la politique internationale, la connaissance géographique, une capacité à faire passer les intérêts du pays avant les siens, un sens de la diplomacie ne sont-ils pas plus essentiels?
Je vous vois venir. Remplacer la démocracie par une technocracie?! J'admets que la démocratie est un meilleur régime qu'une dictature, une plutocratie, une monarchie, l'apartheid, une domination tribale. Tout à fait d'accord. Mais ne serait-il pas temps de la faire progresser vers un système plus sophistiqué? Un gouvernement plus adéquat? J'envisage un système où les candidats pourraient être soumis à une préselection. Ben oui, une méritocratie. Les Chinois en ont établie une il y a un certain nombre de milliers d'années. Les mandarins. Tout Chinois pouvait se présenter à l'examen. Tous, sans exceptions: aristocrates, marchands, paysans. Enfin, les mâles. C'était un système avec une organisation intensive, comprenant l'examen de milliers de candidats dans toutes les régions de la Chine. Je ne doute pas que le système a fini par être corrompu. Alors qu'il visait à identifier les meilleurs candidats pour gouverner, il avait aussi pour but d'inclure toutes les régions du pays afin qu'elles se sentent inclues, une vision assez extraordinaire pour l'époque. Il me semble que des tests pourraient être formulés qui permettraient d'identifier les candidats les mieux aptes à gouverner. Ou du moins, d'éliminer les candidats les moins aptes (George Bush encore). Ou des candidats identifiés par des genres de "headhunters", de chasseurs de têtes, pourraient être encouragés à se présenter aux élections. De nombreux candidats potentiels au gouvernement ne font pas carrière politique parce qu'il leur manque le désir du pouvoir ainsi que la panoplie nécessaire à être élu: du charme, de la prestance, talent d'orateur, un nom acceptable (Bon, le cas de Barak Obama me contredit, mais il score haut pour les autres qualités: prestance, aspect physique, talent d'orateur). De nombreuses femmes font d'excellentes managers, sont des championnes de la gestion, et pourtant, c'est tout juste si elles dirigent une ONG de deuxième importance. La France a fait un pas en avant, en forçant les partis politiques à présenter un nombre égal d'hommes et de femmes aux élections et, dans certains cas, un nombre égal d'élus et d'élues. D'ailleurs, mon argument ne se limite pas aux femmes, bien des hommes pourraient contribuer au gouvernement, qui préfèrent ne pas prendre part à la course effrennée au pouvoir et se contentent d'activité politique militante. Est-ce que je délire?
Photo ci-dessus représente les cellules dans lesquelles prenaient place les examens pour mandarins
Contribué par - - Arabella Hutter
Sunday, February 21, 2010
Back to mandarins?
I'm hoping this one will not lose me friendships. I've been thinking about democracy. Here's one thought: if you take a country and define half its population as being less educated and the other half as being more educated, both parts have equal power in electing politicians. It's a mathematical equation. Anybody who wants to be elected has to speak to both sides. And we could agree that someone skilled could get elected even if it was not in the interest of the majority of the people, as the least educated people can be more easily misled. It could be argued that's what happened with George Bush when he got elected. People who would suffer most from his policies in economically deprived "red" states voted massively for Bush. And were not able to purchase necessary medicaments which had stopped being reimbursed. Or a pair of reading glasses.
Politicians' primary goal in wanting to get elected is power seeking. Is this the best attribute to fill a government role?
One of the personality traits that are most important in getting a politician elected is skill in getting elected: manipulating people, delivering speeches convincingly. While it is somewhat relevant, is that the best attribute to fill a government role?
Hey, wait a minute. Democracy is a better regime than monarchy, cast/class systems, tribal supremacy, dictatorship, apartheid, plutocracy. No question. But how about moving forward to a new, improved system? I don't know that I feel like I can pull something convincing from the top of my head. But the system I have fleeting visions of would include a selection. Now I said it, a meritocracy. The Chinese did it a few thousand years ago. They were called mandarins. Anybody in the country could take the test. And we're saying anybody: aristocrats, merchants, peasants. Well, males. I'm sure abuses occurred, it's very difficult to avoid corruption. The system was highly organized, with extensive testing taking place all over the empire. One of its goals, beside identifying the best candidates and having all classes feel empowerment, was to integrate all regions of the empire in government. It seems to me that tests could be established which would identify a pool of suitable candidates. Or eliminate unsuitable candidates (back to George Bush). Many people with great skills never make it into the political sphere because they lack a high degree of thirst for power as well as the suitable election panoply: looks, name (OK, Barak Obama made it but check out his speech delivery. And looks. And charisma), speech delivery, charisma. I see women who are excellent managers, multitaskers who could run any organization and we're lucky if they head something as important as a minor NGO. France has made a step in that direction by forcing political parties to have an equal number of male and female candidates in elections, and in some cases, amongst elected officials.
And I'm not speaking just about women. Plenty of men too could make good managers, but don't care to do what it takes to climb to the top of the ladder, and content themselves with some form of activism at the grassroot level. Am I off course, off the politically correct course?
Image above of candidates taking the test to qualify as mandarins
Contributed by - - Arabella Hutter
Sunday, February 14, 2010
links/liens mondialité
Image from sharingdiversity.com
For St-Valentine, a gift of links/Pour la St-Valentin recevez ces quelques liens.
First a link to a very interesting article about infeodation in Pondicherry as well as an exhibition taking place at the Institut Français de Pondichéry part of the conference which has been featured here./D'abord un lien à un article très intéressant sur l'engagisme à Pondichéry ainsi que sur une exposition à l'Institut Français de Pondichéry dans le cadre de la conférence que nous avons suivie.
"Le retour sur l’histoire et les lieux de l’engagisme, retraçant le trajet des engagés indiens, depuis leur embarquement jusqu’à leur débarquement à la Grande Chaloupe, a peut-être permis de refermer la boucle des lieux symboliques qui ont marqué l’histoire réunionnaise..."
http://www.temoignages.re/operation-portes-ouvertes-de,41450.html
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Then a link to a very complete - and bilingual!- interview about infeodation and creolization in the Fiji Islands/Ensuite un lien à une interview très complète - et bilingue!- sur l'engagisme et la créolisation dans les Iles Fidgii.
"People of Indian origin in Fiji still maintain Hindi as their spoken language. But other than language and food, the memories of indenture is almost absent in present day Fiji. The education curriculum does not contain any history of the system. The ‘purging’ of indenture history from the school curriculum by the colonial regime seems to be a deliberate measure adopted by the colonial regime ...
Les Fidjiens d'origine indienne continuent de pratiquer le hindi. Mais en dehors de la langue et de la nourriture, le souvenir de l'engagisme est pratiquement absent de nos jours aux Fidji. Les programmes scolaires n'abordent aucunement l'histoire du système. Il semble que le régime colonial ..."
http://www.indereunion.net/actu/fidji/intergchand.htm
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Finally, keeping the best for last, an interview of Edouard Glissant by Laure Adler in which he expands on his "Poetics of Relation"./Enfin, gardant le meilleur pour la fin, une interview d'Edouard Glissant par Laure Adler, dans lequel il traite de la Poétique de la Relation.
"Je parlerais de la relation parce que, pour moi, la relation, c’est la quantité finie de toutes les particularités du monde, sans en oublier une seule. Et, je pense que la relation c’est l’autre forme d’universel, aujourd’hui. C’est notre manière à nous tous, d’où que nous venions, d’aller vers l’autre et d’essayer comme je dis souvent de se changer en échangeant avec l’autre, sans se perdre, ni se dénaturer. Et, je pense que sans cette révolution nous continuerons à souffrir les souffrances que le monde endure aujourd’hui..."
http://www.potomitan.info/atelier/glissant3.php
Contributed by - - Arabella Hutter
Saturday, February 13, 2010
A paradox in the art of memory
After taking a joyful detour by Pondicherry, the Indian Ocean Islands, New York under the snow, and a flamenco show, we're back to "The Art of Memory" by Frances Yates. My interest for this book does not stem from a desire to acquire mnemonic tricks. I am sure bookstores sell books, amongst the thousands of self help books on their shelves, which offer these tools. I wanted to introduce her book because of an interesting paradox developed by its thesis. She argues that the mnemonic technique developed in ancient times, and modified in the middle ages, has influenced the shape of western culture. During the middle ages, instead of situating objects of memorisation in a temple, scholars placed them in paradise. Or hell. This imaginary space was divided into circles, alcoves, to offer the loci necessary to memory. Yates puts forward the hypothesis that this structure, devised to serve as a mnemonic tool, has conditioned the conception of paradise and hell. And, furthermore, has contributed to the western obsession with classification and fragmentation. See frescoes and altarpieces from the middle ages, many examples at the bottom of this blog. Hell (and Paradise) by Dante. There is something delightful to the mind in this paradox, i.e. that a technique to memorize cultural products has evolved into an instrument of change of this very culture's Imaginary. Hence the works that one would memorize, such as Dante's texts, would have been transformed by that very memorization technique. Then again it could be complete bullshit.
The art of memory's relationship to the Imaginary changed direction again in the 16th century. Giulio Camillo built, without ever finishing it, a Theater of Memory (see above a representation produced by Yates). This half circle made out of wood was divided into seven parts which were in turn divided into seven, and then again into seven, resulting in 343 compartments. The divisions followed astrology and bore emblems and symbols. Standing on the stage, the viewer could see at once the total knowledge ... of alchemists. After having transformed the religious Imaginary in the middle ages, the art of memory became esoteric in the Renaissance.
NB - I have used "Imaginary", as no translation for the French term "l'imaginaire" exists, which is defined as the collection of images and fantasies pertaining to the imagination.
Contributed by - - Arabella Hutter
The art of memory's relationship to the Imaginary changed direction again in the 16th century. Giulio Camillo built, without ever finishing it, a Theater of Memory (see above a representation produced by Yates). This half circle made out of wood was divided into seven parts which were in turn divided into seven, and then again into seven, resulting in 343 compartments. The divisions followed astrology and bore emblems and symbols. Standing on the stage, the viewer could see at once the total knowledge ... of alchemists. After having transformed the religious Imaginary in the middle ages, the art of memory became esoteric in the Renaissance.
NB - I have used "Imaginary", as no translation for the French term "l'imaginaire" exists, which is defined as the collection of images and fantasies pertaining to the imagination.
a garden of memory (which doesn't quite relate to text above, sorry)
Fresco of paradise, by Menabuoi
Ghent altarpiece
Last Judgement (detail) by Fra Angelico
Venitian altarpiece
Contributed by - - Arabella Hutter
Thursday, February 11, 2010
Flamenco in New York/à New York
Wednesday, February 10, 2010
Snow in New York/Il neige à New York!
Tuesday, February 9, 2010
Le paradoxe de l'art de la mémoire
Après ce passage si intéressant à Pondichéry et dans les îles de l'Océan Indien, je retourne brièvement à "The Art of Memory" de Frances Yates. Mon intérêt pour ce livre ne vient pas de ce qu'il offre une technique de mémorisation utile. Je suis sûre que, avec tous les manuels de ci et de ça offerts dans les librairies, vous en trouveriez une pléthore dédiés à toutes sortes d'inventions mnémoniques. Ce qui a retenu mon attention dans ce livre, c'est la thèse paradoxale que Yates développe: cette technique de mémorisation inventée dans l'antiquité et modifiée au moyenâge aurait influencé le dévelopement de la culture occidentale. Au moyen âge, au lieu d'utiliser un temple comme locus où situer des objets de mémorisation, on choisit le paradis. Ou l'enfer. Cet espace fut divisé en cercle, en loges, dans le but d'offrir les loci nécessaires. Et Yates offre comme hypothèse que cette structure élaborée comme outil de mémorisation, est entrées dans l'imaginaire en transformant la conception du paradis et de l'enfer. Et par extension, l'habitude occidentale de tout fragmenter et classifier. Voir par exemple les fresques et tableaux du moyen âge (ci-dessus, Maesta, de Duccio). L'Enfer (et le Paradis) de Dante. Je me délecte du paradoxe qu'une technique servant à mémoriser des productions culturelles ait évolué en un instrument de transformation de l'imaginaire et de ses oeuvres.
Cet imaginaire aurait par la suite bifurqué dans une direction plus spécifique à partir du XVIème siècle. Giulio Camillo construisit, sans jamais le finir, un Théâtre de la Mémoire (représentation ci-dessus élaborée par Yates). Ce demi-cercle en bois était divisé en sept parties qui étaient divisées en sept, et encore en sept pour donner 343 compartiments. Les divisions étaient astrologiques et portaient des emblèmes et symboles. D'un seul coup d'oeil, on pouvait voir toute la science ... des alchimistes. Ainsi, après avoir développé l'imaginaire religieux au moyenâge, l'art de la mémoire devint ésotérique avec la Renaissance..
Contribué par - - Arabella Hutter
Cet imaginaire aurait par la suite bifurqué dans une direction plus spécifique à partir du XVIème siècle. Giulio Camillo construisit, sans jamais le finir, un Théâtre de la Mémoire (représentation ci-dessus élaborée par Yates). Ce demi-cercle en bois était divisé en sept parties qui étaient divisées en sept, et encore en sept pour donner 343 compartiments. Les divisions étaient astrologiques et portaient des emblèmes et symboles. D'un seul coup d'oeil, on pouvait voir toute la science ... des alchimistes. Ainsi, après avoir développé l'imaginaire religieux au moyenâge, l'art de la mémoire devint ésotérique avec la Renaissance..
Contribué par - - Arabella Hutter
Wednesday, February 3, 2010
A Breton native experiences French Indian creolization
It's a joy and an honour to continue our conversation around Glissant and creolization. While getting to know unique individuals across the oceans, from one continent to the other. How more could this exchange be an illustration of Glissant's ideas? You will find below a message from Dominique Aupiais in response to Animesh Rai. As well as a biography where he describes his creolized life, as well as the great loss which has turned his life around.
In response to Animesh Rai, a message from Dominique Aupiais:
"I was thrilled to learn in your interview on Reunionnais du Monde that Edouard Glissant was your mentor as I share his ideas about the cultural and social practices of creolization. I hope, though in a somewhat humbler manner, that my own research will also bring about a better understanding of peoples' imaginary in all its diversity, in particular, that of the Celts which is particularly fertile, and resembles in this respect that of Indians. This particular creolization is shaped by the unique encounter of people that goes well beyond the notion of a simple cultural exchange. In spite of the distress caused by servitude and indenture in the Indian Ocean Islands and the hegemonist attitude of some of the French in India and Madagascar, deeply meaningful bonds were nevertheless created between very different civilizations. Their shared imaginary, fantasies, beliefs and cultural practices became factors of understanding, of mutual acknowledgment and of a common struggle against the rule of oppressors. Similarly, creolization today still represents an asset for social equilibrium and a model to be replicated. I thank you for spreading by your contribution the creole humanist values while at the same time preserving your Indian roots of which you can be proud as I am of my Breton roots."
Dominique Aupiais
The unique trajectory of Dominique Aupiais:
Born May 13, 1954 in a small Breton village, near St-Nazaire. Emigrated to Reunion Island in 1974. Marries a Reunion Islands native in 1976. Three sons. Various employment in agricultural development, then teacher until 1990. Settles as a farmer on a small multi crop/breeding farm as well as bed and breakfast in Ste Suzanne. Still my main activity.
Primarily an artist, I have written seven books published by the Editions du Grand Océan in Reunion Islands. The first one, "Between Creole and Breton, these roots which free us" is an ideological (regionalism) autobiography. The next ones are collections of poems, short stories, and philosophical activist writings. In 1998 I started a band, RENESENS, of Creole-Celtic music. You'll find many sites which refer to it on the Internet.
In 2005, my youngest son Damien (23) dies in a crash in a taxi in Madagascar, as we were going to the Nosy Bé Festival. The loss was devastating. My friend Professor Sudel Fuma, who holds the UNESCO chair for the Indian Ocean, invited me to go back to my studies and finish Damien's curriculum. He was working on his Master at the University of Reunion. I threw myself into that new challenge, getting my Master with honours in 2007. My thesis's title was "The propositions of political status for the French colonies by R.F. Francis Aupiais, from 1925 to 1945". It was published under the title "Reverend Father Francis Aupais, a Breton humanist in favor of the recognition of Africa". My great uncle was amongst the first anthropologists of sub Sahara Africa. While the importance of his films about voodoo ceremonies in Dahomey (now Benin) is significant, he also fought for the acknowledgment of African cultures in Europe. I am now working on a PhD in Reunion, again under the guidance of Professor Fuma.
Contributed by Dominique Aupiais, published by Arabella Hutter
Monday, February 1, 2010
Un Breton à l'Ile de la Réunion et sa version de la créolisation, en réponse à Animesh Rai
Nous sommes ravis de continuer cette conversation autour de Glissant et de la créolisation. Tout en découvrant des personalités uniques à travers les continents, par-dessus les océans, comment cet échange pourrait-il être plus apte? Trouvez ci-dessous un message de Dominique Aupiais (troisième depuis la gauche avec son groupe Renesens au Théâtre de St-Gilles à la Réunion) en réponse à Animesh Rai, ainsi qu'une biographie dans laquelle Dominique Aupiais raconte sa vie créolisée, ainsi que la grande perte qu'il a subie et qui a redirigé le trajet de sa vie.
En réponse à Animesh Rai, voici un message de Dominique Aupiais: "En lisant votre interview sur Réunionniais du Monde, j'ai appris avec bonheur que votre directeur de recherche avait été Edouard Glissant dont je partage les idées concernant la pratique culturelle et sociale des créolisations. Comme lui, à mon petit niveau, je souhaite par ma recherche actuelle favoriser la connaissance de l’imaginaire des peuples dans leur diversité, notamment celui des peuples d'origine celtique dont l'imaginaire est particulièrement fécond, et se rapproche en cela de celui des Indiens. La créolitude est très marquée par cette rencontre particulière des hommes qui dépasse le simple contact culturel et a permis, malgré les affres de la servitude et de l'engagisme dans les Mascareignes, mais également malgré l'esprit hégémoniste de certains Français en Inde et à Madagascar, de créer des liens profonds entre des civilisations très différentes. L'imaginaire, le rêve, les croyances, les pratiques culturelles partagés furent facteurs de compréhension, de reconnaissance mutuelle, de luttes communes pour résister à la loi implacable du plus fort, du dominant. En cela, la créolisation reste encore aujourd'hui un atout pour l'équilibre social et un exemple à suivre. Je vous remercie de votre contribution à faire connaître cette valeur humaniste créole, tout en conservant vos racines indiennes dont vous pouvez être fier, tout comme je le suis de mes racines bretonnes. "
Dominique Aupiais
Le parcours unique et original de Dominique Aupiais:
Né dans un petit village de Bretagne, près de Saint Nazaire, le 13 mai 1954.
Immigré à La Réunion en 1974. Marié à une Réunionnaise en 1976. Trois garçons. Divers emplois au service du développement agricole puis enseignant jusqu'en 1990. Installation comme agriculteur sur une petite exploitation de polyculture élevage et quelques gîtes ruraux à Ste Suzanne. C'est toujours mon activité principale.
Artiste dans l'âme, j'ai écrit sept livres édités par les éditions du Grand Océan à l'île de La Réunion. Le premier, paru en Bretagne, "Entre Créole et Breton, ces racines qui nous libèrent" est autobiographique et idéologique (régionalisme). Les suivants sont des recueils de poésies, de nouvelles et de textes philosophiques engagés. J'ai aussi fondé en 1998 le groupe de musique créoloceltique RENESENS dont vous trouverez de nombreuses références sur Internet.
En 2005, je perds mon fils cadet Damien (23 ans) dans un accident de taxi à Madagascar, alors que nous nous rendions au festival de Nosy Bé. C'est un coup très dur. Mon ami Professeur Sudel Fuma, directeur de la chaire UNESCO de l'océan Indien, m'invite alors à reprendre mes études universitaires afin de poursuivre le cursus de Damien qui était inscrit en Master II à l'université de La Réunion. Je me lance dans ce nouveau challenge, obtient mon Master (mention TB) en 2007 avec un mémoire s'intitulant "Les propositions de statut politique des colonies françaises par le R. P. Francis Aupiais, de 1925 à 1945" et publié sous le titre "Le Révérend Père Francis Aupiais, un humaniste breton pour une reconnaissance africaine". Mon grand oncle est un des premiers ethnographes de l'Afrique noire. Il a réalisé des films de valeur reconnue sur les cérémonies vodoun au Dahomey (actuel Bénin) et s'est battu pour la reconnaissance en Europe des cultures africaines. Depuis, je poursuis un doctorat à La Réunion, toujours sous la direction du Professeur Fuma.
Contribué par Dominique Aupiais, publié par Arabella Hutter
Wednesday, January 27, 2010
Animesh Rai nous raconte la commémoration de la diaspora indienne
(Ci-dessus et ci-contre, peintures Rangoli, art féminin qui a pour but de célébrer des occasions spéciales)
Animesh Rai, depuis Pondichéry, nous livre avec sa perspicacité habituelle ses commentaires et impressions de la Conférence sur la Diaspora Indienne dans l'Océan Indien. Un texte très intéressant, dépeignant le sens fluctuant que peut prendre l'identité. Les questions d'identité et d'influences culturelles nous concernent tous dans le monde contemporain. D'autant plus à New York, avec ses millions d'immigrés, d'enfants et de petits-enfants d'immigrés qui ont tous des identités culturelles différentes. Dont moi. Et mes enfants.
______________________________________________
(ci-contre panel comprenant Dr. Rai, deuxième à partir de la gauche)
Animesh Rai:
"La conférence, très stimulante, a apporté de nouveaux éclaircissements sur le sujet. Bien qu'elle ait couvert surtout la diaspora indienne vers l'Ile Maurice, l'Afrique du Sud, la Guadeloupe et l'Ile de la Réunion, la délégation de cette dernière était particulièrement nombreuse. Par conséquent, les aspects culturels de la migration indienne vers cette île ont formé une part importante de la conférence, ma présentation inclue, puisqu'elle traitait du rapport à Pondichéry du point de vue de la créolisation.
Alors qu'elle présente diverses facettes, j'ai abordé la question de la migration pondichérienne à l'Ile de la Réunion (elle consiste principalement de travailleurs engagés qui émigrèrent à partir de la deuxième moitié du XIXème siècle, et de leurs descendants) en la comparant avec la population indienne des Caraïbes qui a aussi migré pendant cette période. J'ai observé que les Indiens des Caraïbes ont subi une érosion supérieure de leur culture dûe à la plus grande distance avec l'Inde, mais ce qui restait de leurs origines indiennes était peut-être plus "essentiel" que chez les émigrants dans les îles "avoisinantes" et les pays de l'Océan Indien.
J'ai aussi remarqué, sur l'Ile de la Réunion, l'apparition d'une prise de conscience, à savoir que les valeurs et traditions des descendants des travailleurs engagés (qui, en réalité, n'étaient pas traités tellement différemment des esclaves) qui avaient acquis un stigmate pesant au cours des ans, ont évolué maintenant vers une glorification des idéaux et de la culture traditionnels indiens, et du rôle primordial de l'Inde en tant que nation à égalité avec l'Occident (il semble que le cinéma de Bollywood ait stimulé significativement une curiosité nouvelle et un intérêt, particulièrement chez les jeunes Réunionnais, pour le style de vie indien, offrant aussi une synthèse de ce qui est traditionnel et ce qui est moderne en Inde de nos jours). De fait, on peut discerner, dans la population indienne de l'Ile de la Réunion, une tendance à nier des liens avec leurs parents et leurs grands-parents, pour leur préférer des liens plus explicites avec l'Inde de leurs ancêtres originels. Ceci contribue à expliquer leur retour au pays natal et peut-être la raison d'être de cette conférence."
Contribué par -- Animesh Rai, présenté par Arabella Hutter
Photos prêtées gracieusement par Debasis Nandy
Ci-dessous, stèle commémorative de la diaspora indienne, avec cérémonie de dédication et conférence
Animesh Rai, depuis Pondichéry, nous livre avec sa perspicacité habituelle ses commentaires et impressions de la Conférence sur la Diaspora Indienne dans l'Océan Indien. Un texte très intéressant, dépeignant le sens fluctuant que peut prendre l'identité. Les questions d'identité et d'influences culturelles nous concernent tous dans le monde contemporain. D'autant plus à New York, avec ses millions d'immigrés, d'enfants et de petits-enfants d'immigrés qui ont tous des identités culturelles différentes. Dont moi. Et mes enfants.
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(ci-contre panel comprenant Dr. Rai, deuxième à partir de la gauche)
Animesh Rai:
"La conférence, très stimulante, a apporté de nouveaux éclaircissements sur le sujet. Bien qu'elle ait couvert surtout la diaspora indienne vers l'Ile Maurice, l'Afrique du Sud, la Guadeloupe et l'Ile de la Réunion, la délégation de cette dernière était particulièrement nombreuse. Par conséquent, les aspects culturels de la migration indienne vers cette île ont formé une part importante de la conférence, ma présentation inclue, puisqu'elle traitait du rapport à Pondichéry du point de vue de la créolisation.
Alors qu'elle présente diverses facettes, j'ai abordé la question de la migration pondichérienne à l'Ile de la Réunion (elle consiste principalement de travailleurs engagés qui émigrèrent à partir de la deuxième moitié du XIXème siècle, et de leurs descendants) en la comparant avec la population indienne des Caraïbes qui a aussi migré pendant cette période. J'ai observé que les Indiens des Caraïbes ont subi une érosion supérieure de leur culture dûe à la plus grande distance avec l'Inde, mais ce qui restait de leurs origines indiennes était peut-être plus "essentiel" que chez les émigrants dans les îles "avoisinantes" et les pays de l'Océan Indien.
J'ai aussi remarqué, sur l'Ile de la Réunion, l'apparition d'une prise de conscience, à savoir que les valeurs et traditions des descendants des travailleurs engagés (qui, en réalité, n'étaient pas traités tellement différemment des esclaves) qui avaient acquis un stigmate pesant au cours des ans, ont évolué maintenant vers une glorification des idéaux et de la culture traditionnels indiens, et du rôle primordial de l'Inde en tant que nation à égalité avec l'Occident (il semble que le cinéma de Bollywood ait stimulé significativement une curiosité nouvelle et un intérêt, particulièrement chez les jeunes Réunionnais, pour le style de vie indien, offrant aussi une synthèse de ce qui est traditionnel et ce qui est moderne en Inde de nos jours). De fait, on peut discerner, dans la population indienne de l'Ile de la Réunion, une tendance à nier des liens avec leurs parents et leurs grands-parents, pour leur préférer des liens plus explicites avec l'Inde de leurs ancêtres originels. Ceci contribue à expliquer leur retour au pays natal et peut-être la raison d'être de cette conférence."
Contribué par -- Animesh Rai, présenté par Arabella Hutter
Photos prêtées gracieusement par Debasis Nandy
Ci-dessous, stèle commémorative de la diaspora indienne, avec cérémonie de dédication et conférence
Monday, January 25, 2010
Straight from Pondicherry: Indian diaspora in the Indian Ocean
Animesh Rai, who was at the conference in Pondicherry, shares his views on the subject of the Indian diaspora in the Indian Ocean. (above: photos from the conference, including the installation of a commemorative stele to the displaced workers from India) A very interesting read. Questions of identity and cultural influences concern all of us nowadays. Certainly New York City, with its millions of immigrants and children of immigrants and grandchildren who all have various senses of identity. That includes me. And my children.
The conference was highly stimulating and illuminating. While it covered questions of the Indian diaspora principally in Mauritius, South Africa, Guadeloupe and Reunion Island, there was an exceptionally large delegation from the latter and, hence, cultural aspects of Indian migration to that island was an important element that was explored by the conference participants and my own paper addressed the Pondicherrian link to it in terms of creolization.
While there are multiple facets to it, I approached the question of Pondicherrian migration to Reunion Island (consisting principally of indentured laborers from Pondicherry who migrated starting in the the second half of the nineteenth century onwards and their descendants) by making a comparison with the Indian population in the Caribbean who also migrated around the same time. I expressed the observation that while the Caribbean Indians experienced a greater erosion of their culture due to the larger distance which they had travelled from India, what remained of their Indianness was perhaps more "essential" than the Indianness of the migrants in the "neighboring" islands and countries of the Indian Ocean.
I also remarked that on Reunion Island today, there seems to be a new awareness whereby the values and traditions of descendants of the indentured laborers (who, in reality, were treated not very differently from slaves) which had acquired a burdensome stigma over the years has now evolved towards a glorification of the ideals of Indian tradition and culture and the "greatness" of India as a nation on a par with the West (interestingly, it seems that the film industry of Bollywood has also played a significant role in fostering a greater curiosity and interest especially among the youth of Reunion Island about Indian lifestyles as well as in synthesizing what is traditional as well as what is modern in India today); hence, one can discern, among the emigrant Indian population on Reunion Island, a shying away from espousing overt links to their parents and grand-parents to more explicit ones to India of their original ancestors which also helps to explain their return to their native land and perhaps the 'raison d'être' of this conference.
Contributed by -- Animesh Rai
All photos courtesy of Debasis Nandy
Below, photo of a conference panel, including Animesh Rai, second from left
Wednesday, January 20, 2010
Nouveaux déroulements/New events in Pondicherry
Vous savez qu'il y a différents fils dans ce blog au fil de ma curiosité. En ce moment, l'Art de la Mémoire m'intrigue, j'y reviendrai. Et le fil de la diaspora indienne dans les Caraïbes apparaît, disparaît, et reparaît. Aujourd'hui, je vous fais part d'une invitation à un ensemble de cérémonies et d'événements culturels à Pondichéry qui commence aujourd'hui et qui commémore ces liens intercontinentaux et transocéaniques. Je n'y serais pas. Je le regrette beaucoup. Vous me raconterez. Ou du moins, je compte sur Animesh Rai!
There are several streaks in this blog, shaped by my curiosity. At the moment, I am intrigued by the Art of Memory, which will be featured again soon. Another streak, that of the Indian diaspora in the Caribbeans, comes and goes. It's back! I would like to share with you an invitation to ceremonies and cultural event about to take place in Pondicherry. They celebrate these lasting ties across the oceans, between continents. I'm going to miss it. Wish I could be there. You'll keep me posted. I'm hoping I can count on Animesh Rai for an interesting report!
Contribué par Arabella Hutter avec l'aide d'Animesh Rai
There are several streaks in this blog, shaped by my curiosity. At the moment, I am intrigued by the Art of Memory, which will be featured again soon. Another streak, that of the Indian diaspora in the Caribbeans, comes and goes. It's back! I would like to share with you an invitation to ceremonies and cultural event about to take place in Pondicherry. They celebrate these lasting ties across the oceans, between continents. I'm going to miss it. Wish I could be there. You'll keep me posted. I'm hoping I can count on Animesh Rai for an interesting report!
Contribué par Arabella Hutter avec l'aide d'Animesh Rai
Monday, January 18, 2010
Glissant forgotten?
You did not think I had forgotten Glissant, did you?! Here's a good occasion to meander on the Glissant side.
You might remember I find reading his texts, or rather understanding their meaning, rather difficult. The language is poetic, dense, flowery. I have discovered the best approach to his thinking: hearing Glissant read his texts. Check out the extraordinary reading in the clip below (you need to fastforward the introduction which is not relevant). The voice and accent are uniquely poetic, communicating through our ears and our eyes the essence of the text.
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