Quand le chaos est-il tout intense pour constituter un spectacle?
Le concept de la
Fiesta me plaisait, une fin de fête quand on est fatigué mais qu’on ne sait
plus si on veut dormir, quand on a bu toute la nuit, mais on ne sait plus si on
est soûl. Malheureusement, je n'ai pas perçu de principe organisant, seulement du bruit. Au niveau du son, au
niveau de la mise en scène. Des sons discordants. Des petits bouts de bribes de
choses, qui semblaient arriver au hasard. Oui, dans la vie, c’est comme ça,
mais la vie m’arrive à moi, tandis que là, j’avais fait l’effort de me
déplacer, de m’assoir sur un siège peu confortable qui m’avait coûté une somme
rondelette.
Je n’étais pas
venue pour voir un spectacle de flamenco classique, le Festival d’Avignon n’est
pas le lieu. Il y a quelques années, j’ai assisté à un concours de flamenco à
Madrid, dans un restaurant, une expérience authentique dans son genre, même si
toutes les danseuses n’étaient pas gitanes.
Le bruit était si
fatigant, que j’ai perdu patience et pensé à autre chose. Un petit croquis pour
me distraire, la cour du Palais des Papes est une merveille. Toute la ville est
une merveille.
S’il y avait une trame narrative au spectacle, je n’ai plus prêté assez
attention pour la saisir.
Une femme
chantait à merveille un air baroque, alors qu’un homme criait tout du long d’une
voix stridente. Pendant tout le spectacle, chaque fois qu’il est intervenu, sa
voix grinçante m’irritait les os. A un moment, il s’est couché sur le dos,
j’espérais qu’il soit mort. Mais il s’est relevé. Les dix dernières minutes du
spectacle, Israel a raclé de ses talons une plateforme sonorisée. Je voulais
crier, pitié !
Je serais partie, comme un certain nombre de spectateurs tout au long du spectacle, mais j’étais trop curieuse d’assister à la réaction du public. Le spectacle n’en finissait pas. Je me suis demandé à un moment s’il continuerait jusqu’à ce que tous les spectateurs s’en aillent, bribes par bribes. Un concept assez cool, une vraie fin de fête où on ne sait pas trop bien ce qui nous décide à partir, la fatigue, la perspective du lever le lendemain, l’effilochement du plaisir, la réalisation que probablement rien d’excitant n’arrivera plus.
Je serais partie, comme un certain nombre de spectateurs tout au long du spectacle, mais j’étais trop curieuse d’assister à la réaction du public. Le spectacle n’en finissait pas. Je me suis demandé à un moment s’il continuerait jusqu’à ce que tous les spectateurs s’en aillent, bribes par bribes. Un concept assez cool, une vraie fin de fête où on ne sait pas trop bien ce qui nous décide à partir, la fatigue, la perspective du lever le lendemain, l’effilochement du plaisir, la réalisation que probablement rien d’excitant n’arrivera plus.
Verdict du
public : je dirais qu’à peu près 2/3 était enthousiasmé, ¼ ont hué, et le
petit reste (je ne calculerai pas, ceci est un blog) a soit applaudi mollement
, soit pas du tout. Je fais partie du dernier groupe. Je n’ai pas hué, parce
que je n’ai pas vu dans cette création de malhonnêteté, un vice que je ne
supporte pas, ni de prétention. Pour moi, c’était un spectacle foiré, qui avait
la potentialité d’être réussi s’il avait été plus organisé, plus séquencé.
J’ai aimé :
Les ombres
gigantesques des danseurs projetés par des lampes au sol sur les gigantesques
parois du Palais des Papes.
La femme en robe standard
flamenco qui non seulement ne danse pas, mais finit par être suppliciée. On
peut y voir le flamenco classique crucifié, mais j’ai aussi pensé à la
condition des femmes dans la culture flamenco. Certains gitans n’autorisent
leurs femmes à aller à selle dans les toilettes que lorsqu’ils ne sont présents
à la maison, par répulsion.
Les nouvelles
formes de théâtre que ce soit tiret -cirque, tiret -danse, tiret -cabaret, sont venues
apporter de la vigueur et de la fraîcheur à la scène, comme dans le spectacle
The Great Tamer. Pendant la Fiesta, je me suis prise à désirer une histoire,
avec un début, des revirements, et
une fin, des personnages, du suspens : que va-t-il se passer maintenant ?
Ayant une patience et une résistance limitée, je n’attendais qu’une chose :
la fin.
Contribué par - - Arabella Hutter von Arx