Il y a une tendance à croire que le bilinguisme (ou multilinguisme) est en expansion grâce aux à l'explosion des moyens de communications. Je pense que c'est plutôt le contraire. Les langues disparaissent, la densité des languages diminuent. L'UNESCO prévoit qu'il ne restera probablement plus que 500 langues d'ici un siècle sur les 6000 langues existant actuellement. Faut-il préserver les langues, et lesquelles? Dans la région où j'ai grandi en Suisse, le dialecte local a probablement complètement disparu. A moins qu'une poignée d'octagénaires se souviennent de quelques mots. Il est estimé qu'au moins 30'000 langues sont nées et ont disparu dans les derniers 5000 ans. Je tiens ces informations d'un site web extensif qui registre de très intéressantes données linguistiques mondiales.
http://www.tlfq.ulaval.ca/AXL/Langues/3cohabitation_phenom-universel.htm
De plus, nous nous imaginons que les communeautés primitives se déplaçaient peu, mais je pense que de tout temps les gens ont bougé, qu'ils aient émigré ou voyagé. Le déplacement est une aspiration élémentale humaine qui contrebalance le désir de sécurité et de confort. Comme le territoire des langues étaient plus petits, les voyageurs se trouvaient rapidement dans un territoire où une langue étrangère était parlée. De plus les conquêtes ont fréquemment balayé les continents, les conquérants apportant avec eux leur langue qui cohabitait avec les langues locales.
Il me semble que les langues se créent non seulement par créolisation, mais aussi comme moyen de se distinguer des autres, pour créer une identité.
J'admire Foucault, mais je regrette qu'il ait nié les bénéfices de la créolisation pour les langues, telle que la propose Glissant. Cette vision pétrifiante du français m'attriste. La défense d'une langue monolithique offre un moyen de confirmer la supériorité de la France sur le reste de la communauté francophone et celle des classes éduquées sur les individus étrangers ou issus des classes populaires.
contribué par - - Arabella Hutter