Thursday, November 5, 2009

Bleak is right



Depressed people are the only ones who see the world objectively, says Jon Elster. Everybody else is wearing pink-tinted eyeglasses. They have a better idea of how other people see them for example, whereas the rest overestimate the good opinion others have of them. In controlled experiments, depressed people figure out better what their odds are in a chance game vs others who tend to think the odds will be favorable to them. I read Gabriel Marquez' autobiography. He tells of many encounters in his travel. He describes everyone he meets as charming, generous, tolerant, intelligent, the station master in a village, the doctor in an other, the professor in Bogota. I envy him. I bet if I went and met them, they would all appear to me as wife beaters, prejudiced, self serving, egotistical individuals. I guess I am a life long depressive. The world seems pretty bleak to me. Statements such as "Life is wonderful" and "Isn't the world God created beautiful?" amaze me. I'm always wondering whether we're talking about the same place, the one with the wars, the pollution, the diseases, the poverty, the injustice, the repression? The only reprieve to this bleak vision comes from my children. Their love and the singular wonder of seeing them grow have out balanced the hardness of the world.

Les gens déprimés sont les seuls à voir le monde objectivement, d'après Jon Elster. Les autres portent des lunettes teintées en rose. Les déprimés ont une meilleure idée de comme ils sont vus par les autres, par exemple, alors que les autres surestiment la bonne opinion qu'on se fait d'eux. Dans des expériences contrôlées, les gens déprimés comprennent mieux leurs chances de gagner. Les autres prédisent des résultats trop positifs, comme si le hasard allait les favoriser. J'ai lu l'autobiographie de Gabriel Marquez. Il décrit les gens qu'il a rencontrés pendant sa vie: charmant, généreux, tolérant, intelligent. A propos de chef de gare de village, du médecin d'une petite ville, du professeur à Bogota. Je l'envie. Je suis sûre que si je les avais rencontrés, ils m'auraient semblé soit violents, intolérants, bornés ou égocentriques. Je suppose que je suis une dépressive à vie. Le monde me semble plutôt cruel. Lorsque j'entends des affirmations telles que "La vie est belle." et "Comme le monde que Dieu a créé est parfait.", je me demande chaque fois si on parle du même, celui avec les guerres, la pollution, les maladies, la pauvreté, l'injustice, la famine? La seule source de lumière, je la tire de mes enfants. Leur amour et l'émerveillement de les voir croître m'offrent un contrebalancier de poids contre la dureté du monde.

Par votre lectrice reporter - Arabella Hutter

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